Et tu verras qu'un jour on marchera à nouveau sur les rails des trains,
Qu'on partira nager dans le ciel bleu,
Qu'on arrachera des plumes d'anges,
Qu'on dansera avec le diable au clair de lune,
Qu'on fera éclater les ballons des enfants,
Qu'on se collera des ailes dans le dos,
Qu'on dansera sur des airs de piano jusqu'à en perdre l'équilibre,
Qu'on aura des larmes de diamants,
Qu'on effeuilleras un champ entier de paquerettes pour savoir si la mort nous aime,
Qu'on mangera des bonbons à en être malade,
Qu'on aura peur de dormir le soir,
Qu'on verra des fantômes dans la maison,
Qu'on coupera la tête de ceux qui nous feront souffrir,
Qu'on sera les tyrans qui gouvernent le monde,
Qu'on trouvera que le monde est beau,
Qu'on empêchera toutes les guerres,
Qu'on sera cruels innocents et sans coeur,
De vrais enfants... dans nos rêves.
Mais quand viendra le jour on se rapellera,
Que le monde est pourri,
Que notre innocence on l'a perdue,
Que le ciel maintenant est toujours gris,
Que ni les anges ni le diable ne veulent plus de nous,
Que nos larmes sont de sang,
Que les guerres tuent toujours,
Que personne n'a le droit de faire mourir les salauds,
Parceque la réalité a tué notre enfance.
Alors on se remettra à valser jusqu'à tomber par terre,
Pour ne pas oublier le temps où l'on croyait encore à nos rêves.
Valse, Chopin